OBAMANIAQUE
Voilà, c'est fait
À suivre, à présent la série :
... SAISON 2/rendez-vous 2013
Le président Obama : une action de grâce
cf Blog "Justice au Singulier" : www.philippebilger.com
On a peur pour lui. Mais pas de lui.
Jamais on n'a souhaité avec autant de ferveur la réussite d'un homme d'Etat. Certes, il dirige depuis le 20 janvier la première puissance du monde et ce serait déjà suffisant pour s'attacher passionnément à son destin qui, par les ombres et les lumières qu'il va projeter, nous concernera tous. Mais il y a bien plus. C'est pour cet être-là, cette personne singulière, cet homme étonnamment proche avec son pouvoir si magnifiquement maîtrisé que notre esprit bat à l'unisson de notre coeur. Il échouera peut-être, sur certains plans sûrement, mais il n'empêche que notre certitude de nous trouver face à une personnalité d'exception n'en est pas altérée. Cet enthousiasme ne nous vient pas non plus, en quelque sorte négativement, de l'image désastreuse de son prédécesseur qu'il a traité d'ailleurs avec infiniment d'élégance, donnant ainsi une leçon à ces bavards et à ces haineux qui, comme William Klein par exemple chez Taddéï, préféraient déverser leur fiel sur le passé américain plutôt que célébrer le présent et rêver de l'avenir. Il faut se résoudre à convenir de ce paradoxe : ce responsable politique occupant la charge suprême aux Etats-Unis, soucieux des intérêts et de la grandeur de son pays, nous occupe pourtant la tête comme s'il était des nôtres - en profondeur, par une complicité supérieure, grâce à une humanité qui offre ce miracle de pouvoir toujours être admirée dans le moindre de ses mouvements comme dans la plus grave de ses manifestations. C'est comme cela : rien d'Obama ne nous est étranger.
Si, sur le plan technique, la campagne du candidat Obama a été remarquable, celui-ci était attendu avec autant d'impatience le jour de son investiture que ce dernier était désiré depuis la défaite de George Bush. Combien, en effet, d'élans et de soutiens se relativisent déjà lors de ce moment crucial où l'apparence officielle vient prendre la relève de la liberté et de la spontanéité du combattant des primaires ! D'un coup, il s'agit de se glisser dans une fonction présidentielle et de montrer, d'abord par l'esthétique, qu'on y est prêt, qu'on la mérite et qu'elle "ne jure pas" avec ce qui a fait votre force et constitué votre singularité. Pour Obama, le jour de l'investiture a marqué un suspens magique et fraternel dans l'écoulement du temps. Un immense consensus qui a représenté comme une revanche démocratique, la réplique bienfaisante du monstrueux 11 septembre. Obama, le jour de son investiture, a non seulement rassuré par sa capacité de chanter la même musique que celle de l'événement grandiose qui le voyait être consacré mais, plus encore, il a amplifié, par sa manière d'être, son inscription dans l'espace, son rapport avec autrui et la puissance grave de son verbe, l'aura qu'on lui prêtait et qu'on craignait fragile.
Pour les contempteurs lassants de la vie et de la mythologie américaines, rien n'aurait pu mieux les guérir de leur animosité que la perfection de cette intronisation. Par quel talent profond les Américains parviennent-ils aussi remarquablement à allier la pompe avec le populaire, la majesté avec la simplicité, l'amour du pays et de l'Etat avec les évidences du coeur et de la sensibilité, le recours à la poésie et à la musique - le morceau créé ne faisait pas dans la facilité - avec Aretha Franklin et une incomparable atmosphère festive et conviviale. Rien, dans le cérémonial mis en oeuvre, ne prétendait fabriquer une distance entre le Pouvoir, ceux qui en seraient les serviteurs et les citoyens. Ce mélange incroyable d'égalité républicaine et d'indéniable solennité touchait sa cible : il démontrait, pour les sceptiques, la singularité indépassable d'un monde d'autant plus superbe que parfois il savait ne pas s'éloigner de l'enfance. Pourquoi dissimuler aussi ce qui faisait, dans ses fibres même, le caractère épique et émouvant de cet événement ? L'existence d'une transcendance respectée, proclamée, invoquée, non pas comme une recette facile et un discours creux et pieux mais comme l'appel à ce qui, avant de dépasser l'humain, impose à celui-ci de se dépasser. Dieu n'est pas une rustine mais une chance possible. Nos anticléricaux ricanants ne peuvent rien contre cette houle admirable du 20 janvier.
Et il y a le président Obama, son épouse et leurs deux filles. Ce serait faire injure à cette famille que de l'exclure de la fascination que les époux, ensemble, inspirent. Michelle, sans jamais tomber dans une affectation d'élégance et des maintiens composés qui la feraient paraître maniérée, occupe, où qu'elle se trouve, la place avec une évidence, un naturel, une franchise de physionomie et d'affabilité stupéfiants. Que dire alors du président ? Il y a là une intolérable inégalité. Barack serait mis dans n'importe quelle situation, même la plus vulgaire, il en sortirait sinon grandi, du moins intact. D'autres singent la majesté mais demeureront toujours, inéluctablement, à sa porte. Obama jouit de cette chance d'être une nature qui a de la classe, d'avoir un naturel qui respire l'allure, qui le met naturellement à hauteur d'élégance et de tenue avec ce que la destinée lui fait rencontrer, des sourires de hasard, des contacts improvisés jusqu'au splendide discours qui refuse aussi bien la démagogie de la familiarité que celle de l'injonction. C'est du grand art parce qu'il a été dit par une personnalité peu ordinaire. La grâce, cela existe. Elle ne tombe pas comme une bénédiction sur et en n'importe qui. Elle advient comme un don. Elle émeut parce que cet homme, cette femme, ce destin appartiennent à la communauté du monde et qu'une fierté certaine nous étreint à l'idée que ce président porte aussi notre sort sur ses épaules. La grâce, c'est une injustice. C'est un miracle. Le président Obama devra en faire bon usage parce que cet enchantement de l'être qui fait que PERSONNE ne le regarde avec antipathie lui impose le devoir de réussir contre toutes les entraves du réel.
Je perçois la dérision, les moqueries, les réserves, j'entends les oiseaux de mauvais augure, les hérauts sombres, les amers et, sans doute, les racistes. Qu'on me comprenne bien : le président Obama a déjà commencé à se battre avec le malheur du monde et à affronter l'immensité de ses tâches. Il est évident qu'il décevra, qu'on regrettera peut-être son enthousiasme d'aujourd'hui. Sa politique ne viendra pas à bout de tout ce qui va mal, de tout ce qui fait mal, de tout ce dont les Etats-Unis et la vie internationale ont besoin. Mais peu importe maintenant. Qu'on me laisse une seconde, nostalgique, admiratif, émerveillé, avec l'épopée dans la tête et l'émotion dans le coeur, qu'on me laisse une seconde regarder cet homme et lui murmurer quelques mots simples, vrais, rares. Qu'on lui doit et qui viennent sur mes lèvres grâce à lui.
J'aurais voulu être américain. PHILIPPE BILGER
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